Nina Stemme

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Nina Stemme
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (60 ans)
StockholmVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Stockholm
Adolf Fredrik's Music School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Tessiture
Genre artistique
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Médaille Litteris et Artibus ()
Prix de musique de Duisbourg ()
Prix Birgit-Nilsson ()
European Cultural Award (d) ()
Österreichischer Musiktheaterpreis (d) ()
Prix Laurence-OlivierVoir et modifier les données sur Wikidata

Nina Stemme (née le à Stockholm) est une soprano suédoise spécialiste des rôles de soprano dramatique, et généralement considérée comme la plus grande Isolde actuelle.

Carrière[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Parallèlement à son parcours universitaire, Nina Stemme suit des cours de chant au Stockholm Opera Studio. Ses débuts dans le rôle de Cherubino (Les Noces de Figaro, de Mozart) à Cortone (Italie) en 1989, puis ses prix successifs aux concours Cardiff Singers of the World et Operalia Placido Domingo en 1993 lancent sa carrière, alors basée principalement à Stockholm et Cologne où elle intègre la troupe de l'opéra. Elle y chante un répertoire allant de Mozart (la Comtesse des Noces de Figaro) à Puccini (Tosca, Madame Butterfly), en passant par Wagner (Elsa de Lohengrin, Freia dans L'Or du Rhin) et Weber (Agathe du Freischütz). Elle fait ses débuts au Festival de Bayreuth en 1997 en Freia dans l'Or du Rhin et chante le rôle trois années de suite, puis se produit également pour la première fois au festival de Salzbourg en 2002 dans Der König Kandaules de Zemlinsky, ouvrage rare qui donne lieu à un CD publié en 2004[1].

D'Isolde à Brünnhilde[modifier | modifier le code]

La reconnaissance internationale vient en 2003, quand Nina Stemme chante le rôle d'Isolde pour la première fois au Festival de Glyndebourne. Elle est depuis considérée comme étant probablement la meilleure interprète actuelle du rôle, l'Isolde de sa génération[2],[3]. Elle reprend le rôle pour l'ouverture du Festival de Bayreuth en juillet 2005 dans le Tristan und Isolde, mis en scène par Christophe Marthaler[4].

Toujours chez Wagner ces mêmes années, elle se fait remarquer à Vienne, en Senta (Le Vaisseau fantôme) sous la direction de Seiji Ozawa, et en Sieglinde (La Walkyrie) sous la direction de Franz Welser-Möst, ainsi qu'à Genève, en Elisabeth (Tannhäuser), dans une mise en scène d'Olivier Py en 2005[5] et à l'opéra de Paris dans la mise en scène de Robert Carsen en 2011[6].

En 2010, elle interprète pour la première fois, le rôle de Brünnhilde dans La Walkyrie de Richard Wagner à la Scala de Milan[7]. Dès lors elle reprend régulièrement ce rôle où elle est très souvent demandée. En 2012, elle est à nouveau Brünnhilde dans la Walkyrie enregistrée par le label du Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev aux côtés de la Sieglinde d'Anja Kampe, du Siegmund de Jonas Kaufmann et du Wotan de René Pape[8]. Nina Stemme est l'une des rares sopranos dramatiques à être capable de réussir l'exploit de chanter les trois Brünnhilde dans un Ring complet, celle de la Walkyrie, puis celle de Siegfried et enfin celle du Crépuscule des dieux, ce qu'elle fait dès 2012 pour le Ring mis en scène par Andreas Kriegenburg à l'opéra de Munich. Elle y reprend son rôle dans la même mise en scène sous la direction musicale de Kirill Petrenko en 2018[9] puis à nouveau dans le Ring dirigé par Antonio Pappano au Royal Opera House quelques mois plus tard, dont La Walkyrie sera filmé pour donner lieu à un DVD[10].

Wagner devient peu à peu l'essentiel de ses engagements sur scène, avec de nouvelles prises de rôle comme celle de Kundry durant l'année 2018, dans Parsifal à Zurich[11] puis à Munich[12]. Elle fait l'ouverture de la saison 2016-17 du Metropolitan opera dans Tristan und Isolde aux côtés du Tristan de Stuart Skelton[13], partenaire qu'elle retrouve pour le festival d'Aix-en-provence de l'été 2021[14].

Mais sa carrière internationale ne s'arrête pas à Wagner. Elle interprète également Verdi (Leonora de la Forza del destino à Vienne, Amelia du Bal Masqué à Londres, Aïda à Zurich), Chostakovitch (Lady Macbeth de Mzensk à Genève)[15], Richard Strauss (la Maréchale du Chevalier à la rose, le rôle-titre d’Ariane à Naxos à Genève). Elle est également Minnie de La fanciulla del West à l'opéra de Vienne en 2013[16] aux côtés du Dick Johnson de Jonas Kaufmann puis à l'opéra de Paris, quelques mois plus tard, dans une mise en scène très controversée de Nikolaus Lehnhoff[17]. Dans Puccini, elle interprète également Turandot[18] et Tosca.

Et elle est Fidelio dans le concert et l'enregistrement qui a suivi, de l'opéra de Beethoven sous la direction de Claudio Abbado, au festival de Lucerne en 2010[19], rôle qu'elle a repris au théâtre des Champs-Élysées en 2020[20].

Et c'est dans les interprétations de rôles dramatiques de Richard Strauss qu'elle développe son art notamment le rôle-titre d'Elektra à Vienne, au Metropolitan Opera de New-York, à Paris[21] et la Teinturière en 2019 dans Die Frau ohne Schatten, à nouveau à Vienne[22].

Elle a été à plusieurs reprises également, l'interprète de Judith dans Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók, comme à l'opéra de Munich en 2020 dans une mise en scène de Katie Mitchell[23] puis à la philharmonie de Paris en 2021 aux côtés du baryton Gerald Finley sous la baguette de Esa-Pekka Salonen[24].

Le Lied occupe également une place importante dans la carrière de Nina Stemme qui se produit régulièrement en récital et dont la discographie témoigne amplement. Elle a notamment interprété et enregistré les Wesendonck Lieder de Richard Wagner[25] et les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss.

Le prix Birgit-Nilsson 2018 lui a été remis en présence du couple royal de Suède et du premier ministre du pays[26]. En 2022 elle a reçu le titre honorifique de Kammersängerin à l'opéra de Munich[27].

Discographie et vidéographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Breiner, « Nina Stemme redécouvre Le roi Kandaules de Zemlinsky », sur ResMusica, (consulté le )
  2. A Drama Queen With Her Head On Straight : « Since tackling “Tristan und Isolde” in 2003, in the Glyndebourne Festival’s first-ever Wagner production (...), she has gradually emerged as today’s pre-eminent Isolde », sur The New York Times. Consulté le 22 décembre 2012.
  3. Tristan und Isolde : « Nina Stemme is a very good Isolde vocally (...) she is probably the best Isolde today », sur wagneropera.net. Consulté le 22 décembre 2012.
  4. Eric Dahan, « Forte en Stemme. », sur Libération (consulté le )
  5. Bernard Halter, « Olivier Py au Grand Théâtre, une vision de Tannhäuser ... », sur ResMusica, (consulté le )
  6. Patrick Georges Montaigu, « Paris, un Wagner de haut niveau », sur ResMusica, (consulté le )
  7. Emmanuel Dupuy, « Vu et entendu : La Walkyrie à la Scala de Milan », sur Diapason, (consulté le )
  8. « Une «Walkyrie» rédimée par ses voix », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. « COMPTE RENDU, opéra. MUNICH, le 22 juillet 2018. Wagner : LA WALKYRIE. Jonas Kaufmann… Petrenko / Kriegenburg – Classique News », sur www.classiquenews.com (consulté le )
  10. Patrice Imbaud, « L’émouvante Walkyrie de Nina Stemme à Londres », sur ResMusica, (consulté le )
  11. Dominique Adrian, « Parsifal à Zurich, Kundry et Gurnemanz », sur ResMusica, (consulté le )
  12. Yannick Boussaert, « De haut en bas | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  13. Yannick Boussaert, « Mieux vaut tard que jamais | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  14. Paul Fourier, « Tristan et Isolde en plein divorce au Festival d’Aix-en-Provence », sur Toutelaculture, (consulté le )
  15. Jacques Schmitt, « Lady Macbeth de Mzensk à Genève : La belle Meurtrière », sur ResMusica, (consulté le )
  16. Jean-Charles Hoffelé, « La fanciulla del West », sur Avant Scène Opéra (consulté le )
  17. Benoît Fauchet, « La fanciulla del West de Puccini : Nina Stemme à la conquête de l'ouest », sur Diapason, (consulté le )
  18. Emmanuel Dupuy, « Scala de Milan : la Turandot triomphale de Nina Stemme », sur Diapason, (consulté le )
  19. Michèle Tosi, « Fidelio à Lucerne : Abbado, Kaufmann, Stemme… », sur ResMusica, (consulté le )
  20. José Pons, « Fidelio venu de Suède au Théâtre des Champs-Élysées - Actualités - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
  21. Christian Peter, « Grandiose ! | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  22. Yannick Boussaert, « Incontournable Nina Stemme | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  23. Dominique Adrian, « Judith par Katie Mitchell, thriller ou film catastrophe ? », sur ResMusica, (consulté le )
  24. Patrice Imbaud, « De Bryce Dessner à Béla Bartók : découvertes et stars confirmées pour un programme qui le vaut bien », sur ResMusica, (consulté le )
  25. Vincent Guillemin, « Andris Poga accompagne Nina Stemme à l'Elbphilharmonie », sur ResMusica, (consulté le )
  26. Maciej Chiżyński, « À Stockholm, remise du Prix Birgit Nilsson 2018 », sur ResMusica, (consulté le )
  27. « Nina Stemme, enfin Kammersängerin à Munich | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]